lundi 20 août 2018

Humble hommage

J'ai pleuré la mort de Jean. J'ai pleuré une nouvelle fois le lendemain de sa mort lorsque j'ai appris qu'un chanteur lui avait volé la vedette en choisissant de sortir de la vie avec fracas. Le bruit de ses frasques passées couvrait les murmures des mots de Jean, sa subtilité, sa fraîcheur, sa sensibilité, sa noblesse surtout.

L'hommage dû à ce grand homme ayant été éclipsé, il me fallait lui rendre cet hommage à ma façon. Sa mémoire le nécessitait. Le bonheur qu'il m'avait procuré par ses livres l'exigeait. J'ai tout lu. J'ai acheté aussi le livre posthume, celui que j'attendais. J'avais donc entre mes mains le dernier livre de Jean. Lorsque je l'aurai lu, il n'y en aura plus d'autres. C'est vraiment le dernier. La dernière page tournée sera la dernière. Il me fallait alors réfléchir à la façon dont je lirai ce livre afin qu'il restât ancré dans ma mémoire d'une manière toute spéciale. Il me faudrait surtout pouvoir le lire d'une traite, dans un temps et un lieu hors du commun afin que pendant une suspension du temps, il n'y ait que Jean et moi. 

Un hommage ne s'improvise pas, il se prépare, se réfléchit, se mûrit. Ce matin-là, un beau matin d'août, j'ai préparé mon sac. J'y ai glissé mes aquarelles, un sandwich, des pommes et une bouteille d'eau. Je suis partie. Je suis revenue, j'avais oublié "Et moi, je vis toujours". Je suis repartie. Je me suis garée au bord de la route, et j'ai poursuivi à pieds sur un chemin de terre. Les arbres se dressaient, majestueux, et s'inclinaient sur mon passage en l'honneur de Jean. 




Arrivée au pied du château, j'ai déplié mon fauteuil, j'ai dessiné pour faire durer un peu encore la joie de commencer à lire. 



Et j'ai lu. J'ai lu jusqu'au soir sans interruption. Lorsque les promeneurs sont apparus, j'ai déménagé, et je me suis installée dans le château sous un arbre. 



Lorsque le soleil s'est fait trop chaud, je me suis rendue dans la petite tour d'angle. 



Puis, en fin de journée, je suis montée dans la cour principale de la forteresse. Enfin, j'ai terminé mon livre allongée sous le soleil frisant. 



J'ai fermé le livre, consciente de ne plus jamais pouvoir lire Jean d'Ormesson. Mais cet hommage, si humble, si discret, si petit, était grandiose dans ce lieu qui lui aurait plu. Dorénavant il habite ces lieux, je saurai où le retrouver.




samedi 11 août 2018

Indignation

Ma voisine a été arrêtée dans le village par les gendarmes qui effectuaient des contrôles.
- Vos papiers. Vous roulez sans ceinture de sécurité.
- Mais... je reviens des champs, et je ne mets jamais ma ceinture de sécurité. Parfois pour aller aux champs, je la mets, mais jamais pour le retour, il fait bien trop chaud.

Ma voisine était scandalisée d'avoir été verbalisée !


samedi 14 juillet 2018

Le GPS a encore frappé

Non content d'être qualifié de touristique "CLIC", mon GPS est devenu fou... ou susceptible. Quoi qu'il en soit, je l'avais mis sur pause durant ma pause café, sur une aire d'autoroute. Il me restait 250 km à parcourir. Lorsque je l'ai remis en marche, il m'a tout d'abord précisé que j'atteindrai ma destination à 14.35 heures, avant de se ré-initialiser et de rechercher le trajet le plus court. Etonnée de cette mesure, je l'ai contemplé à l'oeuvre, et c'est absolument époustouflée que j'ai lu "7842 kilomètres, 3 jours". 

Je n'ai rien compris à mon GPS, je n'ai jamais su où il voulait me faire passer, ni quelle pouvait être la destination qu'il me proposait. J'ai refait ma requête, il m'a mené au but convoité. Mais mon interrogation demeure...


lundi 18 juin 2018

A quoi tiennent les envies...

J'en suis à ma troisième surveillance d'examens écrits. Je prends de l'assurance, mais je trouve toujours le temps immensément long : deux heures à arpenter les allées, c'est une prouesse pour qui aime parler, lire, écouter de la musique.

La dame qui gère les examens est venue vers moi avant de faire entrer les étudiants : 
- Vous allez voir, il y aura la queue pour aller aux toilettes dans cette matière.
- Pourquoi particulièrement pour cette matière ?
- Parce que les sujets ont été donnés, que les étudiants en ont fait des pompes et qu'ils vont les lire aux toilettes. Certains y vont même deux fois, la deuxième soi-disant pour se laver les mains.
- Aujourd'hui il n'auront plus d'envie, le prof a changé sa méthode, il n'a plus donné les sujets.

Au bout d'une demie-heure de travail, la même dame vient me voir : "Vous aviez raison, c'est étrangement calme cette fois !".

Certainement, ils ont dû recevoir un sujet constipant !


jeudi 14 juin 2018

De l'autre côté

Ca y est, je suis passée de l'autre côté, le côté des examens vus côté jardin. C'est impressionnant. Je n'imaginais pas l'organisation sans faille nécessaire pour que 2 heures d'examen écrit se déroulent dans la sérénité... enfin, la sérénité pour les surveillants, pas forcément pour les étudiants.

Premier parcours : les étudiants se rangent dans les files correspondant à leur initiale. Là déjà, les erreurs se multiplient, même pour le troisième examen de la session. On regarde leur carte d'étudiant, leur tête (on imagine l'étudiant sans barbe, avec une autre coiffure, non déformé par l'impression sur la carte. Tout un art.) Puis on coche leur nom en leur donnant le numéro de leur place. (Personnellement, je ne sais pas comment ils font pour retenir un numéro à 4 chiffres, ou à 3 ou même à 2 chiffres. Personne ne le note comme je le ferais. Un étudiant a dû revenir demander son numéro de place, je ne suis donc pas la seule à trouver cet exercice difficile). 

Une fois installés, ils vont placer leur porte-monnaie et leur natel (téléphone portable) sur une table, en notant leur nom à l'aide d'un post-it. Ils déballent leurs affaires et sortent leur sac de la salle. 

La distribution des examens commence : on vérifie le numéro de place, et on dispose le paquet de feuilles à l'envers devant l'étudiant inquiet. Le paquet se vide, un examen bleu (francophone) et un examen jaune (alémanique). On termine avec du bleu, puisqu'il y a plus d'étudiants francophones. Au-delà des panneaux, ce sont les étudiants qui composent dans une langue autre que leur langue maternelle. Ils auront des dictionnaires bilingues (français-italien-allemand-anglais) à leur disposition tout au fond de la salle. On ajoute des feuilles de brouillon. Tout est prêt. Vingt minutes se sont écoulées depuis l'ouverture des portes.

Cette fois, c'est parti. 

Pour les surveillants, une heure délicate va commencer : on passe chez les étudiants, et on feuillette toutes les lois qu'ils ont emporté. On regarde s'ils n'en ont pas pris d'interdites, puis on cherche les éventuelles feuilles qui se seraient égarées entre les pages, les notes avec des mots clefs, le tout sans déranger l'étudiant qui compose. Dès qu'il pose son code, vite, on s'en saisit, on fait son travail, et on le repose au même endroit et à la même page. Les consignes sont claires en cas de triche : l'étudiant peut toujours terminer de composer. On prend sa carte d'étudiant, et on rédige un procès-verbal en prenant des photos du code au besoin. Le prof décidera ensuite de la marche à suivre. (Il y a eu 6 PV le premier jour, puis 2 les autres jours d'examen). 

Ensuite, à moins d'être préposée aux WC, c'est "marche entre les rangées", avec des chaussures silencieuses (exigées lors de notre convocation). Celui qui veut aller aux toilettes s'avance avec sa copie, nous la remet. En échange, on lui indique le numéro des toilettes où il peut se rendre, et on note sur sa copie : "WC 14H12". Lorsqu'il revient on note l'heure de retour. Je peux vous dire que la majorité met 2 minutes pour faire l'aller-retour. Certains ont besoin de 3 minutes (en général les filles). 

De façon générale, les étudiants sont très concentrés. Sauf une dizaine sur 360, ils se tiennent tous très mal. Peu savent tenir un crayon de la bonne manière. Tous ou presque emportent de quoi boire et de quoi manger. Mis à part ceux qui s'ennuient, personne n'a le temps de pique-niquer. Ce qui m'amuse, c'est l'alignement de stabilos dans un dégradé impeccable. Ils ne servent à rien, mais doivent servir de doudou ou de gri-gri. 

Peu avant la fin de l'épreuve, nous recevons les numéros de rangées de table pour ramasser les examens. Le ramassage s'effectue en quelques minutes. Lorsque toutes les copies sont arrivées sur l'avant de la salle, les étudiants ont le droit de sortir - en silence - parce que ceux qui composent dans une autre langue que leur langue maternelle ont droit à 20 minutes de plus. 

Pendant ce temps, nous trions les copies bleues et jaunes. Puis nous les classons par numéro d'étudiant. Ensuite, nous ramassons les brouillons restés sur les tables, les papiers... et déjà, c'est l'heure du deuxième ramassage. Nous insérons les copies dans les piles déjà classées, nous pointons chaque numéro (les étudiants reçoivent un numéro aléatoire compris entre 1 et 2999) sur une liste pour être certain qu'aucune copie ne s'est égarée. 

Et voilà, nous avons passé 3 heures dans la salle des fêtes, mais ce n'est pas fête pour tout le monde !!!


mardi 29 mai 2018

Pourquoi était-il en pyjama ?

En sortant de la gare, ce matin, j'ai croisé un homme d'affaire vêtu d'un imperméable et tirant une lourde valise. Il avançait d'un pas dynamique.

Ce fait divers serait sans grand intérêt s'il n'avait pas porté un pyjama sous son imperméable. Mon regard a d'abord été attiré par le col rose rayé de ce qui semblait être une chemise en coton cloquée. J'ai machinalement porté mon regard vers ses pieds pour découvrir que son pantalon était confectionné du même tissu. 

Mon esprit n'a eu aucun doute : cette personne était en pyjama et se rendait à la gare dans cette tenue. Mais pourquoi donc était-il en pyjama à 7.50 heures ?

J'ai imaginé qu'il devait se rendre à l'aéroport, qu'il s'était levé trop tard, n'ayant eu que le temps d'enfiler ses chaussures et son imperméable et d'empoigner sa valise. Je le voyais entrer dans le train et chercher avec hâte les toilettes pour se rendre plus présentable.

La version de Monsieur Alphonse diffère quelque peu de la mienne : sa copine l'a mis à la porte, lui jetant son imperméable, ses chaussures et sa valise sur le pallier. J'aurais aimé souscrire à cette histoire, mais son visage ne semblait ni maussade, ni particulièrement fâché.

Je vous demande à vous, ô lecteur, de me proposer votre explication...


lundi 28 mai 2018

Odeur

- Mmmm, tu sens bon, me dit Monsieur Alphonse en entrant dans la bibliothèque.
- Oui, j'ai mis le parfum que tu m'...
- Ca sent le dépoussiérant.

Dorénavant je peux trouver mon parfum au rayon droguerie des supermarchés !


vendredi 25 mai 2018

Morne vie

La vie n'est pas facile pour tout le monde, certains mènent d'ailleurs une vie plus compliquée que les autres. Il suffit de constater le désarroi d'Ambroise pour s'en convaincre :

- Maman, je suis en train d'écrire un travail pour le cours de psychologie. Il faut raconter sa vie et démêler les problèmes qu'on a été amené à rencontrer. Ma vie est morne, j'ai donc écrit que vous étiez divorcés, que tu as dû faire des ménages et que je ne te voyais pas. Que le fait d'être le sixième de la fratrie (évidemment, être le cinquième de six n'est pas vraiment difficile), détesté de ma grand-mère qui s'occupait de nous alors que mon grand-père était mort après une chute d'un arbre, m'a rendu agressif. Heureusement que mes grands frères et sœurs m'ont aidé à surmonter et même à supporter tout cela. Finalement tu as trouvé du travail comme secrétaire ce qui a amélioré la situation qui a sombré à nouveau lorsque ma copine m'a délaissé. Mais j'ai quand même voulu tuer quelqu'un parce qu'être roux entraîne une telle mise à l'écart que je ne m'en suis jamais remis.

Avoir 19 ans et avoir vécu de telles difficultés nous a laissés sans voix, Monsieur Alphonse et moi. Nous allions pleurer sur son triste sort lorsque nous avons éclaté de rire !


jeudi 26 avril 2018

Disparition insolite

Voilà deux jours que les commentaires ont disparu sous mes articles. Il ne reste que le nom du commentateur/trice, mais aucune trace de son message.

Par contre, si je vais dans mon tableau de bord, ils sont tous là, bien alignés.

Qui aurait une idée à me communiquer afin que les commentaires retrouvent leur place sous mes posts ?

PS : Vous pouvez répondre dans les commentaires, j'irai les lire dans mes pages privées...

mercredi 25 avril 2018

Que faut-il en penser ?

Après que la voiture se soit arrêtée à ma hauteur en bloquant la circulation et que le chauffeur m'ait proposé de me ramener chez moi, je me suis dit que j'étais encore désirable...

...

A moins qu'il ait eu pitié de mon âge...

...

Ou alors que le printemps a eu des effets percutants sur lui !

mardi 24 avril 2018

L'encouragement est essentiel

A la fin du cours de flûte :

- Alors Alphonsine, tu travailles tes pièces de jazz avec l'accompagnement ?
- Oui, avec l'enregistrement complet, batterie et flûte. Mais figure-toi que le flûtiste a parfois du retard.
- Le flûtiste a du retard ?
- Oui, dit comme ça, ça me donne l'impression d'être meilleure que lui, et ça me fait du bien !


dimanche 22 avril 2018

Le marathon qui me sied

J'ai découvert le marathon que j'aimerais faire : arpenter les 42 kilomètres linéaires d'étagères de la Bibliothèque Cantonale Universitaire de Fribourg. Lorsque j'ai saisi l'occasion de "la bibliothèque en fête" pour aller revoir les entrailles de cet antre, mon coeur a battu devant les livres joliment rangés, leur classement réservé aux initiés, et surtout, devant tout le potentiel de lecture que j'avais devant moi.

Dorénavant, lorsqu'on me parlera de marathon, je ne penserai qu'à ces métrages de bonheur potentiel qui se cachent dans les profondeurs du sol fribourgeois.


jeudi 19 avril 2018

Après le cours de flûte

- Alors maman, dit Anatole, as-tu aimé ton cours de flûte ?
- Bof, non, ou plutôt oui, beaucoup... ... ... Non, je ne l'ai pas aimé parce que mon prof a pointé du doigt mes deux défauts les plus graves, et ce n'est jamais agréable de se voir pointer des défauts. Oui parce que nous les avons travaillés et que j'ai des trucs pour tenter de les voir disparaître. 

Règle numéro 1 : Ne jamais faire l'apprentissage d'un instrument de musique seul, sous peine d'avoir des défauts tellement lourds qu'il est difficile de s'en débarrasser. 

Règle numéro 2 : Si on ignore la règle numéro 1 et qu'on passe outre ce bon conseil, il faut être doté d'une patience et d'une persistance hors norme pour persévérer.


samedi 14 avril 2018

Merci Ikéa

Mercredi soir, avant de quitter mon lieu de vacances, je me suis pesée une dernière fois sur ma balance Terraillon (une balance non électronique)

Jeudi soir, de retour chez moi, je me suis pesée sur ma balance Ikéa non électronique.

J'ai perdu QUATRE kilos en moins de 24 heures !

Là, je dis "Merci Ikéa, vous savez prendre soin des femmes" !


mardi 10 avril 2018

Gagner, perdre, bref, jouer

J'aime les jeux de société, je suis une grande joueuse. Je pense même être bonne perdante, mais à une seule condition : celle d'avoir une chance de gagner. Lorsque je perds partie sur partie, j'abandonne définitivement le jeu. C'est ainsi que je ne joue plus au baby-foot. Je n'ai même pas le temps de tenir les poignées que déjà la balle tombe dans le but. 

Aujourd'hui, pourtant, mes garçons m'ont implorée jusqu'à ce que je joue. Deux contre un, ce serait inégal si je ne participais pas. Mais parce que ma présence n'est absolument pas efficace, l'équilibre se fait de lui-même. Anatole et Augustin ont donc décidé de jouer alternativement avec moi. A part une balle que j'ai envoyée par hasard dans le but parce que le joueur adverse l'avait envoyée sur mon bonhomme, juste bien placé pour le faire rebondir dans le but, j'étais désespérante d'incapacité à devenir un tant soit peu efficace.

Jusqu'à ce qu'une illumination vienne éclairer mon intelligence : si mes yeux suivaient la balle plutôt que le mouvement des joueurs adverses, je serais plus à même à parer et à renvoyer le ballon.

Nous avons gagné.


mercredi 28 mars 2018

Lettre ouverte au concepteur de couette

Cher Monsieur,

Voilà plus d'un quart de siècle que j'utilise une couette pour lit double. Ses mesures sont claires : 220 X 240 cm. J'apprécie la dimension, j'aime me rouler dedans, quitte à priver subrepticement Monsieur Alphonse de la moitié à laquelle il a droit. Le problème n'est pas à ce niveau.

Non, le souci repose directement sur la dimension : 220 cm X 240 cm. Sincèrement, lorsque votre couette repose sur votre lit, parvenez-vous infailliblement à distinguer sa longueur de sa largeur ? N'êtes-vous pas obligé de faire comme moi, de replier les deux angles opposés l'un sur l'autre pour pouvoir reconnaître le côté le plus long ? Et une fois cette opération effectuée, vous souvenez-vous immanquablement que la longueur de la couette doit se placer dans la largeur du lit ? 

Vous ne voyez pas ce que je veux dire ? C'est donc que vous laissez votre femme se débrouiller avec le poids, la longueur, la largeur, la diagonale et la housse de couette. Parce qu'enfin, si vous insérez la longueur dans la largeur de la housse, sa largeur sera dans sa longueur. Je vous rappelle que les dimensions de la housse sont celles de la couette, mais avec un détail qui a son importance puisque son ouverture indique la position finale qu'elle doit avoir sur le lit. Une fois la couette posée sur le lit, vous trouverez que l'un des côtés doit se contenter de 20 cm de tissu, en double épaisseur, certes, mais sans couette. Pour les frileux, c'est une situation pénible. 

Si vous me connaissiez, vous sauriez que je suis une femme astucieuse. J'ai donc pris un marqueur noir, puis j'ai écrit à l'encre indélébile "Haut" sur le milieu de la longueur. Bien entendu, je l'ai inscrit sur les deux faces, et, pour être bien certaine que le message soit reçu, je l'ai inscrit sur les deux faces du côté opposé également.

Malgré ces précautions, Anatole qui a voulu me rendre service en enfilant la lourde couette dans sa housse n'a pas vu mes inscriptions pourtant claires et judicieuses. Et c'est ainsi que j'ai dormi avec un petit bout de couette et 20 cm de tissu de la housse. 

Puis-je vous suggérer à l'avenir, de border la longueur d'un biais de couleur afin que pareille mésaventure n'arrive plus ?

C'est en vous remerciant, cher Monsieur, pour l'attention avec laquelle vous lirez ma requête et vous reconnaîtrez son bien fondé, que je vous prie d'agréer l'expression de mes meilleures salutations.


                                                             Alphonsine




dimanche 25 mars 2018

L'accessibilité

L'accessibilité à tous est à revoir !



jeudi 22 mars 2018

Musculation

Lors de mon dernier cours de flûte, mon professeur m'a donné des exercices de musculation :

- Alphonsine, si tu veux pouvoir atteindre les notes aiguës, il faut encore plus muscler tes lèvres. 
- Avec tout ce que je parle, elles doivent être bien musclées, non ?
- Si seulement c'étaient les mêmes muscles qui étaient en jeu...



mardi 6 mars 2018

Je suis très rapide

"Je suis vraiment très rapide lorsque j'étends le linge", me disait l'autre jour mon amie Do.

"Moi aussi, je pourrais être rapide, si je ne m'évertuais pas à choisir deux pinces à linge absolument identiques, tant dans la forme que dans la couleur". 

C'est incroyable le temps qu'on peut perdre à ces choses qui nous paraissent fondamentales...

samedi 3 mars 2018

Et maintenant, que fait-on ?

Prenez une maman très gentille (moi) qui fait des courses avec son petit dernier (Augustin qui est tout sauf petit). Laissez-les passer un beau moment avec de belles rencontres et de belles discussions. Puis suivez-les à la caisse du parking où la maman introduit son ticket, enfile un billet de 20 Francs, compte sa monnaie (16 Francs) et suit Augustin tout en discutant. Vous les verrez arriver à la voiture, Augustin tenant la porte à sa maman, laquelle encore toute réjouie de sa matinée, cherche son ticket de parking... puis se souvient qu'elle l'a laissé dans la machine.

Un sprint plus tard, la maman et son garçon se trouvent décontenancés devant la machine, qui, la méchante, a avalé le ticket.

"Que fait-on à présent ?" se demandent les deux personnes les plus désolées du monde.

Un coup de sonnette plus tard, et quelques explications échangées avec le responsable du parking, il est décidé que la barrière s'ouvrira toute seule pour la maman écervelée !

Il y a vraiment des gens merveilleux sur cette terre. 


jeudi 1 mars 2018

"J'ai beaucoup travaillé cette semaine"

Lundi, mon professeur de flûte a pris la pile des cahiers de musique pour voir ce que nous allions travailler (le temps imparti passe si vite qu'il alterne les pièces avec les points de technique).

Il prend le "Bernold", et pendant qu'il l'ouvre je lui dis : 

- C'est à la page 46.

- Ah oui, tu l'as beaucoup travaillé... Parfois des élèves arrivent en me disant "j'ai beaucoup travaillé cette semaine". Lorsque j'ouvre le cahier sur le pupitre, il se referme tout aussi vite. C'est signe qu'ils n'ont rien fait. Ton cahier s'ouvre tout seul à la page 46, c'est bon signe.

CQFD. 


jeudi 22 février 2018

Qui suis-je ?

Je suis tout petit, très léger, je m'envole avec le vent. Je peux prendre toutes les couleurs imaginables. La couleur argentée me sied particulièrement, mais je suis beau aussi en jaune, en rouge, en vert ou en bleu. Habituellement, tout le monde accourt pour m'admirer, me contempler, me sublimer. Je fais rire mes spectateurs, je provoque des séances animées de batailles charmantes. Mais ce n'est que lorsque nous venons en groupe, mes frères et moi que la vie devient belle et palpitante. Nous devenons alors tout fous, nous nous élevons et retombons en pluie bienfaisante. Les enfants crient de joie, lèvent les mains vers nous, les adultes poussent des petits hurlements, laissant croire qu'ils nous haïssent, alors qu'ils sont ravis de nous voir atterrir sur leurs cheveux.

Quelques heures après notre rencontre, les humains rentrent chez eux, un peu fatigués de la belle après-midi passée à nous admirer. Ils secouent leur crinière, puis sur fond d'un soupir, ils passent le seuil de leur maison. Ils retirent leur manteau, leur écharpe, leurs chaussures, se secouent tant et plus en contemplant, dépités, de quelle façon nous nous répandons sur le sol. Ils haussent les épaules, résignés à ne sortir l'aspirateur que le lendemain. Ils avancent en nous laissant tomber un à un. Le soir, dans la salle de bain, alors que nous jonchons déjà toute la maison, nous faisons apparaître toute notre puissance : à chaque vêtement enlevé, c'est un soulèvement de belles couleurs. L'humain pense que tout est terminé, que neni, nous nous logeons même dans leurs sous-vêtements.

Ce n'est pas une séance d'aspirateur qui viendra à bout de notre présence devenue bien inopportune, mais une séance par jour pendant une semaine. Ensuite, nous nous ferons un peu plus discrets, mais nous saurons revenir de temps en temps pour nous rappeler au bon souvenir. Parfois, nous parvenons même à tenir une année entière et à faire un petit coucou 365 jours exactement après le précédent carnaval. 


samedi 10 février 2018

Les deux frères

- Enfin, Ambroise, tu n'as pas répondu à Quentin lorsqu'il t'a dit bonjour. On avait pourtant décidé que tu répondrais à tous ceux qui t’appelleraient Anatole, et que je réagirais à toute personne m'appelant Ambroise... Sinon on va se mettre les copains et les profs sur le dos.  

C'est ce qui se passe dans une petite ville, entre deux frères qui se ressemblent tant aux yeux des autres, qu'ils doivent même échanger de prénom !


jeudi 8 février 2018

Les beautés de Saint-Gall

La semaine dernière, nous avons reçu un ami d'Anatole qui habite à présent à Saint-Gall. 
- Tu verras, Anatole, Saint-Gall est une ville splendide... Le lever du soleil sur Saint-Gall, vu depuis la colline est une pure merveille.

J'ai été éblouie. C'est la toute première fois que j'entends quelqu'un parler de beauté d'un lieu en invoquant le lever du soleil. Ce garçon est incroyable, il détient la clef du bonheur puisqu'il sait voir l'essentiel !


mardi 6 février 2018

Une morale en cache une autre (Agenda ironique de février)

Tout avait commencé le dimanche de la quadragésime. Ce jour-là, après le pousse café, Eloi avait annoncé d’un ton qui n’admettait pas de réplique : « Je vais à la foire dépenser mon tringueld ». Sans attendre de réponse, il s’élança vers la porte, l’ouvrit violemment et la claqua derrière lui.

Il marchait avec énergie, d’un pas de conquérant. Sans ralentir il se remémora sa sortie tonitruante et se demanda pour qu’elle raison il avait agi de la sorte. Rien ni personne ne l’aurait empêché de partir, c’était un peu absurde, mais il se mit à rire. Il aimait ces gestes grandioses, ces attitudes incompréhensibles, ces mouvements qui le mettaient en valeur. Au fond, tout cela n’avait aucune importance, et ceux qui étaient restés avaient certainement déjà oublié cet élan qu’il qualifiait de majestueux !

Il chassa cet événement mineur de sa vie d’un geste de la tête et se concentra sur la fête foraine. Voilà qui méritait ses pensées. Tout en imaginant les stands qu’il allait visiter, il tâtait compulsivement sa poche pour vérifier la présence de sa bourse bien remplie. Ce qu’il allait pouvoir s’amuser, jamais encore il n’avait eu autant d’argent à sa disposition.

Tout en faisant le programme des attractions qui allaient avoir sa visite, il arriva sur la place du village. Cinq heures sonnaient au clocher de l’église. « Tiens, déjà », se dit Eloi. Il commença à arpenter les rangées. Le tir au fusil le tentait, mais, bon tireur, il ne souhaitait être gagnant si vite, il aurait été encombré par l’éléphant en peluche de la taille d’un veau ! Le comptoir des tartes ne l’attirait pas, il avait encore son dessert sur l’estomac. Il regarda longuement les badauds sortir du labyrinthe de miroirs. Un jeune couple était hilare d’avoir égaré son chaperon, Eloi les entendit se donner rendez-vous à l’orée des bois. Il se faufila entre des enfants dévorant des gaufres, puis contempla les manèges en bois. Comme il avait envie de monter sur ce tourbillon. Les hommes perdaient leur chapeau, les cheveux des femmes se défaisaient et volaient au vent. C’était amusant de les contempler.

Six heures sonnaient au clocher de l’église. « Tiens, déjà », se dit Eloi. Il reprit sa marche entre les stands, eut envie de tout essayer, pourtant il se retenait. « Si j’attends encore un peu, les manèges tourneront plus longtemps parce qu’il y aura moins de monde, je pourrai avoir les tartes invendues à moindre prix, je m’essayerai au tir juste avant la fermeture ». Tout en philosophant, Eloi admirait les bouquets de fleurs, saluait une connaissance, souriait de la joie des curieux, observait les flâneurs.

Sept heures sonnaient au clocher de l’église. « Allons-y », se dit Eloi. Il tendit un billet à la caissière pimpante du manège tourbillon, mais elle lui indiqua une pancarte de son doigt : « dernier tour ». Il se dirigea alors vers le labyrinthe de miroirs, mais la lumière s’éteignit devant lui. Il voulut entrer dans la maison de l’horreur, mais le vendeur quittait les lieux sa caisse sous le bras. Le stand de tartes était vide, le préposé au tir rangeait ses fusils, les badauds rentraient chez eux heureux de leur journée. Eloi quant à lui se tenait immobile, comme deux ronds de flan, bousculé de droite et de gauche par des hommes un peu ivres, de bière ou de manège, on ne savait trop.

Eloi, pensif, se rendit compte que son avarice l’avait privé de toute joie. Il jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. L’année prochaine, il ne jouera pas au radin, il dépensera tout son argent en folies de façon à en profiter un maximum.

Cette fable aurait pu s’arrêter là, la morale aurait eu de quoi occuper Eloi pour les 365 jours qui le séparaient de la prochaine fête foraine. Mais il se décida à rentrer chez lui. Il enfonça son chapeau sur sa tête, ses poings dans ses poches, et prit le chemin du retour, avec bien moins d’enthousiasme qu’à l’aller. Il avait déjà parcouru la moitié de sa route, la nuit était tombée, quand il se trouva nez à nez avec un homme d’une truculence caractéristique. Un rayon de lune échappé d’un nuage lui permit d’examiner sa physionomie : Sa face faisait briller ses yeux d’oiseaux de proie, sa petite bouche cruelle émettait des rictus sinistres, son vêtement lacéré aurait fait pitié si le comportement brutal de cet homme n’avait pas révélé sa sauvagerie et sa violence. Avec rudesse, il s’agrippa à la veste d’Eloi, et, avec un souffle pestilentiel, il siffla « ta bourse, vite ! ». Eloi tenta de s’échapper de sa poigne, mais en vain. Il expliqua qu’il revenait de la fête foraine où il avait dépensé tout son argent. L’homme approcha son nez de la bouche d’Eloi : « Comment, tu dis avoir tout dépensé, mais tu ne sens pas l’alcool, tu ne sembles pas t’être amusé, tu mens ». Sa main se fit plus sévère, il secoua Eloi et l’enjoignit une dernière fois de lui donner sa bourse. Au lieu d’attendre la réponse, de sa main libre, il tâta les poches d’Eloi, et dans un cri de victoire, attrapa la bourse et s’enfuit sans demander son reste.

Eloi, qui était un peu philosophe, comprit mais un peu tard que s’il ne savait pas s’employer à dépenser son argent, un autre le fera à sa place.



Texte écrit pour l'agenda ironique hébergé chez "Le dessous des mots". Il fallait écrire une fable, avec une morale et 4 mots imposés : gagnant, truculence, tringueld, quadragésime.

Note : Merci à Max, grâce à lui j'ai appris que "truculence" avait deux sens, j'ai opté pour le sens vieilli tellement joli !



samedi 27 janvier 2018

Dilemme à résoudre

Lorsqu'un adulte ne comprend pas un jeune, quel en est le motif profond ?

- L'adulte devient sourd et n'entend plus ce que dit le jeune ?

- Le jeune émet de tels borborygmes qu'il ne devient compréhensible que pour ses pairs ?



J'ai opté pour la deuxième version, Ambroise s'en tient fermement à la première solution et me conseille le système auditif.


vendredi 19 janvier 2018

Version longue ou version courte ?

C'est parti pour le troisième mouvement de la sonate en Sol mineur de Jean-Sébastien Bach pour flûte et clavecin. Las, dès la septième mesure, mon professeur s'arrête et m'arrête. Pourtant, j'avais le sentiment d'avoir bien joué, et je ne voyais pas ce qui justifiait une pause intempestive.

- Alphonsine, nous avons une mesure de décalage, que se passe-t-il ? (Il fait bien d'être inquiet, habituellement je suis plus rapide que lui, et arrive en première au point d'orgue). 

Je lui montre ma partition, il constate effaré que j'ai une mesure supplémentaire par rapport à sa partition d'accompagnement. Il me promet de me réécrire ma page.

En rentrant, j'écoute Emmanuel Pahud. Et puis Randal. 

Je constate qu'il existe deux versions, l'une, longue, jouée par Emmanuel Pahud, l'autre, courte, jouée par Jean-Pierre Rampal. Une mesure d'écart, c'est-à-dire une version longue et une version courte. Serait-ce celle que l'on joue les jours où l'on est pressé d'en finir !!! ?


mardi 16 janvier 2018

Gagnez un voyage de 5 jours dans le canton de Fribourg (Suisse)

Afin de promouvoir la région Fribourg, de faire découvrir ses secrets, ses attraits et ses beautés, "Suisse Tourisme" propose un jeu-concours aux apprentis blogueurs-voyage français, résidant en France. 

Pour cela, il faut faire parvenir aux organisateurs un récit de voyage avec photos, le tout avant le 1er mars.

Les 3 gagnants se verront offrir une formation à Paris, puis un voyage de 5 jours dans le canton de Fribourg, à charge pour eux de rédiger un récit émaillé de photos de leur séjour.

Le détail du règlement se trouve ICI.


A vos plumes !



mercredi 10 janvier 2018

La vie est faite de surprises

Au retour de nos vacances, une lettre m'informe que le 6 décembre à 10.45, j'ai commis un excès de vitesse dans un bourg que je n'ai jamais fréquenté, qu'il m'appartient de payer l'amende d'ordre d'un montant de 120 Francs. Le papier indique bien ma plaque d'immatriculation, mais nomme une "skoda" comme véhicule verbalisé.

Je n'ai jamais conduit de Skoda, les plaques d'immatriculation suisses sont très difficiles à copier (on les reçoit à l'office de la circulation, on ne les fait pas soi-même comme en France). 

Lundi matin, à la première heure, je téléphone pour demander des explications. "Quel est votre numéro d'amende ?" La jeune femme consulte son ordinateur, puis me dit : "Il est indiqué que la plaque était difficilement lisible. Vous pouvez donc déchirer votre feuille, c'est tout bon."

Stupeur et enthousiasme : c'est donc si facile, il n'y a pas à fournir sa carte grise en trois exemplaires, avec avance de l'amende pour ne jamais être remboursé ensuite, et énervement pour une infraction non commise... 

J'aime la Suisse !


lundi 8 janvier 2018

La cliente de passage

Prise par une nécessité impérieuse, et défiant toute crainte, je suis entrée dans le premier salon de coiffure qui passait sur ma route pour demander, sur le champ et sans plus attendre, une coupe rafraîchissante. Cet élan n'a pas été refréné par mes expériences passées qui m'ont démontré plus d'une fois qu'un coiffeur inconnu pouvait être fatal pour l'aspect esthétique de mon visage. Peut-être qu'au vu de l'état de la longueur de mes cheveux je me suis dit que rien ne pouvait être pire.

Une fois installée devant le miroir, la coiffeuse très gentille et dépassant la quarantaine, a saisi ses ciseaux et son peigne, puis a consciencieusement détaillé une portion de mon cuir chevelu pour y lancer son premier coup de ciseau. C'est à ce geste que j'ai reconnu l'apprentie. (Vous vous souvenez que je vous ai confié avoir coupé les cheveux aux ciseaux à mes garçons. Les chaînes de vidéos sont très explicites et permettent de reconnaître sans retard celles qui s'y sont frottées).

Tout en me racontant sa vie, la coiffeuse coupe, coupe, en gardant prudemment son premier repère, de sorte qu'au final mes cheveux ont eu la même longueur en tout point du crâne. C'est un genre si particulier que la coiffeuse-collègue d'à côté s'est empressée de terminer la tête de sa cliente pour venir à la rescousse de l'apprentie. Entre-temps, ma coiffeuse lui demande où est passée "la cliente qui voulait des mèches blondes, même que ça ne lui allait pas du tout et qu'elle serait très moche". La réponse m'a lancé comme un coup de fouet : "Quelle importance, ce n'est qu'une cliente de passage".

Et voilà la clef de l'énigme : on confie sans lui demander son avis une cliente à une apprentie. N'étant qu'une cliente de passage, il n'y a aucun risque. Ceci dit, elle a rattrapé la coupe, pour cela elle a coupé plus court que prévu. 

Je suis donc sortie avec une coupe courte qui était seyante malgré tous les risques pris, et les cheveux mouillés "pour garder un effet mouillé".

La vie en vacances est une vie à risque !